Âgisme, sexualité et vieillesse : réflexions pour une éducation sentimentale et intime tout au long de la vie (Gabriel Allegret)

Nous relayons ce passionnant article de Gabriel Allegret, paru (et accessible en ligne) dans la revue Pratiques de formation/Analyses, 69 | 2024.

Résumé de l’article

L’âgisme désigne l’ensemble des discriminations, préjugés et stéréotypes fondés sur le critère d’âge dont sont principalement victimes les personnes âgées et les enfants. L’un des stéréotypes âgistes banalisés est celui d’un désintérêt pour toute activité sexuelle au-delà d’un certain âge.

Pourtant, les études statistiques internationales sur la vie intime des personnes âgées démentent depuis des décennies cette représentation d’une vieillesse désexualisée et des personnes âgées comme asexuelles. L’âgisme sous ses différentes formes contribue à la persistance de l’invisibilisation et de la répression de la sexualité des personnes âgées. Les femmes en particulier sont exposées à la double charge du sexisme et de l’âgisme (désignée par le concept d’âgisme genré) qui les marginalise précocement du marché de la sexualité et les expose à de nouvelles injonctions esthétiques à « l’effacement de l’âge ». Ainsi, les rapports sociaux de pouvoir âgistes s’opposent à la préservation et au renouvellement d’une vie sentimentale et intime épanouie à tous les âges de l’existence.

À rebours d’une vieillesse pensée exclusivement sur le registre du déclin et de la déficience, cet article propose de reconsidérer la sexualité dans le grand âge comme un « nouvel espace érotique » et l’intime comme un processus d’éducation tout au long de la vie.

Plan de l’article :

• L’âgisme : définitions et enjeux
  • L’âgisme : définition d’une discrimination ordinaire
• Les impacts sociaux et individuels des discriminations âgistes
• La permanence de la vie sexuelle des personnes âgées à l’épreuve des stéréotypes âgistes
  • L’évolution des pratiques sexuelles des personnes âgées en France depuis 1970
  • La permanence de stéréotypes âgistes d’une vieillesse désexualisée
  • La délicate question de la manifestation du désir sexuel en institution
  • Le prisme de l’âgisme genré pour appréhender la double peine des femmes dans le grand âge
• Perspectives critiques et utopiques sur la politisation de la vieillesse
  • Repenser la vieillesse comme identité politique subversive
  • Le corps et la sexualité dans le grand âge comme nouvel espace érotique
  • Les « deux visages » de la lutte contre l’âgisme
• Conclusion

Le texte :

Le lire en ligne sur le site de la revue https://www.pratiquesdeformation.fr/659

Le lire en pdf :